Il n’a rien dit.
Il est juste entré.
Mais soudain, l’air a changé.
Comme si l’atmosphère elle-même avait retenu son souffle pour lui faire place.
Je l’ai senti avant de le voir.
Une vibration, un frisson, une pression douce dans la poitrine.
Mon cœur n’a pas accéléré…
Il a ralenti.
Comme s’il voulait savourer.
Comme s’il savait que ce moment-là serait rare.
Il portait sa présence comme d’autres portent un parfum.
Un mélange de calme, de force tranquille, et d’une chaleur un peu animale.
Il n’a pas cherché à dominer l’espace.
Il l’a épousé.
Et moi, j’étais là, silencieuse, les jambes croisées mais l’âme complètement écartelée.
J’avais envie de le regarder,
mais plus encore…
j’avais envie qu’il me voie.
Pas mon visage. Pas mon corps.
Moi.
Et quand nos regards se sont croisés,
j’ai su qu’il avait tout deviné.