Domination douce
Il est là, devant moi.
Cet ami d’enfance qui a grandi à mes côtés… et qui ce soir me regarde autrement.
Son regard a changé, plus profond, plus lourd.
Il ne voit plus la petite fille d’hier.
Il me voit femme.
Mon cœur bat si fort que j’ai peur qu’il l’entende.
Je baisse les yeux, gênée, timide.
Mes mains cherchent quelque chose à retenir, mais il n’y a que le vide.
Et c’est dans ce vide qu’il avance vers moi.
Sa main se pose sur ma nuque.
Douce, ferme.
Pas une contrainte, mais une ancre.
Un geste qui me dit : « Ne t’enfuis pas, je suis là. »
Je frissonne, partagée entre la honte et le désir.
Il le sent.
Son souffle glisse contre mon oreille :Regarde-moi.
Je relève timidement les yeux.
Il me tient, pas par la force, mais par l’intensité.
Ses pupilles brûlent, et tout mon corps se tend sous ce feu.
Il m’attire contre lui.
Mon dos rencontre le mur, mon souffle se brise.
Ses lèvres frôlent les miennes, puis s’arrêtent.
Il veut que je choisisse.
Et dans ce silence, je comprends : c’est lui qui guide, mais c’est moi qui ouvre la porte.
Je l’embrasse enfin.
Un baiser tremblant, maladroit, vite avalé par sa faim.
Ses mains descendent sur mes hanches, m’ancrent, me tiennent.
Je ne tombe pas : il me soutient dans mon abandon.
Je gémis contre sa bouche, surprise par l’intensité qui monte.
Il s’écarte un instant, son front contre le mien.
Laisse-toi aller. Je m’occupe de toi.
Sa voix est un ordre tendre, une promesse ferme.
Et dans ce mélange de domination et de douceur, je découvre une liberté nouvelle :
celle de ne plus rien contrôler.
Je ne suis plus une amie, plus une petite fille, plus une timide.
Je suis son désir, son offrande.
Et dans ses bras, sous sa maîtrise douce,
je comprends que c’est lui…
qui m’apprend enfin à m’abandonner.